Nombres
d’or

Géraldine TRAN – Rédac’chef 

Romeof – stock.adobe.com

52-15=37-37=0 : le décompte est terminé, les vacances peuvent commencer ! Une année civile de 52 semaines moins 15 semaines de congés scolaires = 37 semaines de cours qui se sont écoulées aussi vite que la gestation d’un petit humain ou d’un gorillon. Calculs, chiffres, mesures, formules, théorèmes, lois, équations, problèmes, intégrales… Des petits mots qui n’ont l’air de rien mais qui font (parfois) peur. À moi la première ! Discipline qui a fait de mes dernières années d’études secondaires une hantise et qui a orienté mes études supérieures vers les filières littéraires sans hésitation, les mathématiques sont pourtant l’un des fondements de notre mode de pensée et de vie. C’est une «invention» capitale pour le développement de nos sociétés, de nos habitats, de notre santé… En bref, de tout ce qui nous entoure. C’est peut-être d’ailleurs la seule discipline dont nous ayons absolument tous besoin chaque jour. Pourquoi alors est-elle si souvent mal-aimée ? Non seulement des élèves mais surtout des étudiants en recherche de leur voie. La presse l’a déjà allègrement relayé: le monde de l’enseignement est, depuis plusieurs années, confronté à une pénurie structurelle de professeurs, notamment de maths et de sciences. Comment cela s’explique-t-il ? Déjà, il y a peu de diplômés en mathématiques à proprement parler de manière générale. L’on serait tenté de penser que ceux-là se destinent prioritairement à l’enseignement, sinon pourquoi ne pas avoir fait ingénieur ou physicien ? C’est sans compter l’appel des sirènes du marché de l’emploi. Les secteurs de l’économie, de la banque, de l’informatique sont eux aussi en grande demande de ce type de profils. Qui se laissent facilement tenter par des conditions d’engagement avantageuses. On l’a appris lors de la visite de la nouvelle expo du Sparkoh ! sur les métiers du futur: le salaire serait le critère de choix n°1, suivi du taux de flexibilité de l’emploi. Sauf si c’est une vocation dès le départ, choisir l’enseignement, il faut le dire, n’est pas facile. C’est choisir un métier trop peu valorisé, énergivore, exigeant, qui demande empathie, autorité, ténacité et patience. L’enseignant doit pouvoir encaisser que ça ne porte pas toujours ses fruits. Il doit aussi composer avec la politique gouvernementale, la politique des établissements, les directeurs, les élèves mais aussi les parents ! Bref les 15 semaines de congé ne semblent plus suffire à attirer les jeunes diplômés. Des pistes sont à l’étude comme assouplir les exigences au niveau des titres requis, faciliter la mobilité entre l’enseignement et d’autres secteurs d’activités, réservoirs potentiels de professeurs, ou encore encourager les changements de carrière en cours de vie. Car une carrière peut ne pas être linéaire. Vous l’aurez compris, ce numéro fait la part belle aux maths: belles, fascinantes, curieuses, ingénieuses, essentielles… séduisantes ! Nous vous souhaitons un bel été et vous retrouvons en septembre pour de nouvelles «aventures» scientifiques !