L'Adn de…

Émilie
FOCKEDEY Spécialiste
en IA

Propos recueillis par Géraldine TRAN • geraldine.tran@spw.wallonie.be

© Triptyque /Jj@Triptyque.Be 

Travailler dans le  secteur de  l’Intelligence  artificielle, c’est une  vocation que vous avez depuis  toute petite ?

Jusqu’en rhéto, je ne savais pas trop vers quoi me diriger. J’oscillais entre la diplomatie, le droit international, les langues orientales ou encore les filières scientifiques. Finalement, j’ai décidé de m’orienter vers des études d’ingénieur civil car c’était pour moi, l’option qui m’offrirait le plus d’opportunités. Ce que j’apprécie énormément, c’est travailler dans des environnements technologiques, en abordant une multitude d’aspects différents.

Pour moi, il n’y a pas qu’un seul type de spécialiste en IA, et donc pas qu’un seul chemin. On peut être spécialiste sur les aspects éthiques, légaux en IA ou encore développer soi-même des algorithmes. Pour ma part, j’ai opté pour un certificat complémentaire universitaire en Intelligence artificielle dispensé en soirée et le week-end à la Faculté des Sciences de l’UMons. Peu importe la voie ou le domaine d’application, ce qui est passionnant dans ce métier, c’est de permettre aux humains de s’approprier les technologies et d’en tirer bénéfice. C’est une de mes convictions: la technologie doit rester au service de l’humain et de la société.

Comment devient-on  spécialiste en IA ?

Vous travaillez  actuellement en tant  que Program  Manager AI pour  DigitalWallonia 
(Agence du  Numérique), quelle  est votre journée-type  ?

Personnellement, je n’ai pas de journée-type. Notre volonté, à travers le programme DigitalWallonia4AI est d’accélérer l’adoption et le développement de l’intelligence artificielle sur le territoire wallon et le développement de l’écosystème. Nous avons l’opportunité de choisir les initiatives que nous menons pour autant qu’elles rencontrent les objectifs fixés. De manière générale, il y a 3 composantes importantes dans mon job: 1) rester chaque jour en contact avec le terrain, que ce soit via des rencontres avec les experts, les acteurs de l’accompagnement, de la formation ou de la recherche, les entreprises ou les citoyens pour mettre en œuvre les initiatives et actions qui auront du sens et de l’impact ; 2) répondre aux sollicitations des entreprises et des citoyens ; 3) avancer sur des sujets de fond et la mise en place de toutes ces initiatives.

J’ai toujours adoré les mathématiques et la logique. Je trouve ça fascinant. C’est un jeu en quelque sorte ! Au niveau familial, j’ai un père médecin et une maman infirmière. J’ai également plusieurs oncles ingénieurs qui avaient toujours tendance à analyser les choses de manière bien structurée, ce que j’ai toujours adoré !

Quels sont vos  rapports avec la  science ? Quels sont  vos premiers  souvenirs «scientifiques» ? 

Quelle est la plus  grande difficulté  rencontrée dans  l’exercice de votre  métier ?

Notre objectif est de pouvoir toucher l’ensemble de la population. La plus grande difficulté est de pouvoir toucher les personnes qui sont les plus éloignées de nos réseaux tout en ayant un impact élevé. 

Je n’ai pas un moment particulier en tête. Ce que j’aime tout particulièrement, c’est vivre des victoires en équipe. Passer de ce que j’ai imaginé et conçu, jusqu’à la réalisation, en ayant fait travailler de concert toute une équipe, je trouve ça très galvanisant. À titre d’exemple, j’ai géré une équipe d’experts en vue de designer un nouvel équipement et nous avons été jusqu’au dépôt de brevets. Ou encore lorsque j’ai travaillé dans le secteur bancaire où j’ai mis sur pied 7 équipes de projet afin d’opérationnaliser une série de directives.

Quelle est votre plus  grande réussite  professionnelle  jusqu’à ce jour ?

Quels conseils  donneriez-vous à un  jeune qui aurait envie  de suivre vos traces ?

Entretenir sa curiosité et suivre son intuition et ses envies. Pour ma part, j’ai suivi le certificat universitaire en intelligence artificielle de l’UMons déjà en 2019-2020 “Hands on AI” car j’avais envie de mieux comprendre ce qu’était l’intelligence artificielle et ses applications, sans penser à ce moment-là que je travaillerai dans ce monde-là. Juste par curiosité. Et puis, quand j’ai vu 3 fois l’offre pour le job de co-responsable du programme wallon en IA, je me suis dit qu’il n’y avait pas de hasard 😉
 
 

CARTE D’IDENTITÉ

Émilie
Fockedey

ÂGE : 40 ans

PROFESSION : Co-responsable du  programme DigitalWallonia4AI, le  programme wallon en intelligence 
artificielle

FORMATION : Ingénieure civile en  mécanique à l’UCLouvain. Certificat  universitaire en IA (Hands  on AI) à l’UMons

   emilie.fockedey@agoria.be

   digitalwallonia.be/ia

Je vous offre une  seconde vie pour un  second métier…

Je trouve le métier de médecin fabuleux. J’aurais aimé être chirurgienne cardiaque ou gynécologue.  

J’ai longtemps hésité… J’adorerais parler de manière très fine toutes les langues du monde.

Je vous offre un  super pouvoir…

Je vous offre un auditoire…

J’adorerais être devant un grand auditoire d’enfants de 6e primaire et leur montrer ô combien les sciences et les mathématiques sont fabuleuses.

Je choisirais un laboratoire visant à développer de nouveaux médicaments, avec l’aide de l’intelligence artificielle bien évidemment ! 

Je vous offre un  laboratoire…

Je vous transforme  en un objet du  21e siècle…

Un smartphone de par sa multitude d’applications et de fonctionnalités rassemblées dans un seul appareil. Cela a complètement changé les habitudes mais aussi les relations. Ce que j’aime tout particulièrement par exemple, c’est écouter des podcasts du monde entier ou encore que cela nous a rendus plus proches des parents simplement en leur envoyant régulièrement des photos des enfants via What’sApp 😉

Dans l’espace ! Ce serait juste… vertigineux !

Je vous offre un  voyage…

Je vous offre un face  à face avec une  grande personnalité  du monde…

J’aurais dit Kelvin Kiptum, recordman du marathon en 2h et 35 secondes, qui nous a malheureusement quittés il y a quelques semaines. J’ai moi-même couru un marathon et je suis toujours impressionnée par l’état d’esprit de ces sportifs de haut niveau qui allie excellence et détermination. Je pense également à Jacinda Ardern, ancienne première ministre de Nouvelle-Zélande, reconnue pour son leadership bienveillant.

En effet, de nombreux métiers vont être amenés à évoluer, certains vont disparaitre. Comme cela a déjà été le cas par le passé. On a bien sûr tendance à penser aux métiers qui vont disparaitre mais pas à ceux qui vont être créés grâce à ces innovations technologiques. Effectivement, cela demande de continuer à se former et à se développer pour pouvoir accéder à ces nouveaux métiers et de s’assurer que ce soit le cas pour tout le monde afin d’éviter d’accentuer la fracture numérique. Il y a donc bien sûr de grands enjeux de formation liés à de belles perspectives d’évolution.   

La question «a  priori»: Vous travaillez  pour un  secteur dont on  pense qu’il va faire  disparaître de  nombreux métiers  occupés jusqu’ici par  des humains, on ne fait pas d’omelette  sans casser des  œufs ?

En savoir plus :

Certificat en Intelligence artificielle de l’UMons:

https://web.umons.ac.be/fr/recherche/intelligence-
artificielle-ia/

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