Puis-je
vous demander votre attention (quelques instants seulement) ?

Géraldine TRAN – Rédac’chef

© ivanko80 – stock.adobe.com 

L’exposition massive aux écrans: est-ce que ce serait elle LE mal du siècle ? C’est en tous cas un sujet d’actualité, un sujet de débat, voire même un sujet de dispute parfois lorsque l’on se retrouve en tête à écran au resto avec sa moitié ou lorsqu’il s’agit de se mettre d’accord sur l’éducation des enfants… Quelles conséquences ont les écrans sur nos vies mais surtout sur nos facultés mentales et cognitives ? Nous rendent-ils asociaux ? Nous font-ils «perdre des neurones» ? Nous rendent-ils plus distraits ? L’«effet Flynn», soit une hausse constante des scores aux tests de QI durant l’essentiel du 20e siècle (+ 2% par décennie), est-il toujours d’actualité depuis (en dépit de) l’apparition du (tout) numérique ? Et bien non: depuis 1990, cette tendance observe une stagnation et même une régression. Est-elle en corrélation avec l’omniprésence des écrans ? Si les raisons de cet inversement sont toujours débattues et si le QI n’est qu’un élément parmi d’autres dans l’arsenal des facultés cognitives humaines, cela soulève tout de même certaines inquiétudes, y compris au niveau de notre capacité d’attention, dans une époque où l’on entend souvent dire que les jeunes (et moins jeunes d’ailleurs) d’aujourd’hui peinent à se concentrer. Vous serez sans doute étonné mais l’attention sélective (sur une tâche particulière en un temps restreint) en tous cas se serait légèrement améliorée ! C’est ce qu’avance Denise Andrzejewski, chercheuse en psychologie à l’Université de Vienne, sur base d’une étude réalisée sur une période de 30 ans sur plus de 20 000 sujets issus de 32 pays. Concernant les enfants: statu quo. L’on a cependant observé qu’ils répondent désormais plus vite mais en faisant plus d’erreurs qu’auparavant. Pour les adultes donc, une capacité d’attention accrue qui s’expliquerait par une capacité d’adaptation elle-même plus spécifique: le cerveau humain étant exposé à d’innombrables distractions serait parvenu à améliorer sa capacité à se concentrer brièvement sur des tâches spécifiques que lui seul est capable de réaliser pour le moment. Mais fort heureusement, l’intelligence humaine revêt de nombreuses facettes. Si certains aspects semblent un peu moins bons que par le passé, d’autres sont devenus plus performants afin de répondre à des questions de plus en plus spécialisées. Cette faculté d’adaptation, elle, me paraît être l’un des aspects essentiels et cruciaux de ce que l’on appelle l’intelligence du vivant… Et, et nous en faisons l’expérience tous les jours, elle sera sans doute la clé pour «survivre» dans ce monde… J’espère que les informations et connaissances que nous diffusons dans ce magazine vous y aideront… Bonne lecture ! 

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