Actualités

Jean-Claude Quintart • jc.quintart@skynet.be

Designed by rawpixel.com/Freepik, Designed by Freepik,
© 2019 John Cockerill Group, Designed by snowing / Freepik, © IBS

01

Cancers pédiatriques, l’UCLouvain fait la Une

Traiter plus efficacement les cancers pédiatriques est désormais l’ambition de l’UCLouvain. Et ceci, après avoir constaté une plus lente évolution des moyens thérapeutiques suite au manque d’intérêt pour des cancers dont, en Belgique, seulement 350 nouveaux cas sont découverts annuellement contre plus de 70 000 chez les adultes. Inacceptable pour l’UCLouvain alors que la chimiothérapie pour les cancers pédiatriques est aussi toxique qu’il y a 20 ans et que chez l’enfant, ses conséquences sont très lourdes: stérilité, surdité, vieillissement prématuré… «Avec la chimiothérapie, le jeune patient entame son capital de cellules-souches, celles qui permettent la prolifération et le renouvellement de ses tissus. Leur capacité à se régénérer diminue tandis que l’enfant qui guérit a encore de nombreuses années devant lui», explique l’UCLouvain.

De quoi motiver Anabelle Decottignies, professeur à l’Institut de Duve de l’UCLouvain qui, avec son équipe, planche depuis 15 ans sur les télomères, ces petits bouts de chromosomes dont on connaît l’importance du rôle dans le vieillissement. Dans une cellule saine, leur usure entraine le vieillissement de nos cellules et organes. Tandis que dans une cellule cancéreuse, les télomères cessent de raccourcir avec comme conséquence, des cellules cancéreuses qui ne vieillissent pas et arrivent à se diviser indéfiniment, formant tumeurs et métastases. En matière de cancer, il faut pouvoir atteindre la tumeur sans toucher le reste de l’organisme, aussi, l’idée d’Anabelle Decottignies était de cibler les télomères des cellules cancéreuses pour les forcer au vieillissement et empêcher leur division. Pour en arriver là, il fallait comprendre le processus de jeunesse éternelle des cellules cancéreuses. Concrètement, au premier stade du développement embryonnaire, sous l’effet d’une enzyme – la télomérase -, nos cellules restent éternellement jeunes. Dans 90% des cancers, c’est le réveil de celle-ci qui permet aux tumeurs et métastases de se former. Dans les autres cas (5 à 10% des cancers) et en particulier chez l’enfant, les cellules cancéreuses développent un système alternatif, dit Alternative Lenghtening of Telomeres (ALT). «L’intérêt, d’un point de vue thérapeutique, c’est qu’il est complètement pathologique car il n’est actif dans aucune des cellules saines, ce qui le désigne comme cible idéale pour de nouvelles thérapies anti-tumorales», explique Anabelle Decottignies.

Dans ce contexte, l’UCLouvain a récemment identifié une protéine (TSPYL5) qui permet la survie des cellules cancéreuses exploitant le système ALT, alors qu’elle ne joue aucun rôle dans la survie des cellules saines. «Cette protéine est absolument indispensable au bon fonctionnement des télomères des cellules cancéreuses qui présentent le mécanisme ALT, mais non des télomères des cellules utilisant la télomérase, ni des cellules saines. Lorsque la protéine TSPYL5 est éliminée, les cellules cancéreuses meurent suite au dysfonctionnement de leurs télomères. C’est la première fois qu’on trouve une cible spécifique pour contrer les cellules cancéreuses chez l’enfant», précise Anabelle Decottignies.

Une excellente nouvelle mais non la fin du travail. En effet, il faut maintenant tester ces molécules en culture et vérifier in vitro qu’elles tuent spécifiquement les cellules cancéreuses ALT et laissent de côté les cellules saines. C’est seulement à l’issue d’essais précliniques sur la souris que débuteront les essais cliniques en oncologie pédiatrique. Avant que ces travaux n’aboutissent à l’amélioration des traitements des cancers chez l’enfant, il faudra être patient, avertit l’UCLouvain, car le premier grand défi sera de trouver les molécules qui n’éliminent que les cellules cancéreuses et épargnent les autres; le second, quant à lui, sera d’avoir des molécules efficaces n’engendrant pas de résistance de la part des cellules cancéreuses. 

https://www.deduveinstitute.be

02

L’AVC pris en charge 

Félicitations à l’Hôpital Erasme, qui est le premier du pays à être certifié Stroke Center par l’European Stroke Organisation (ESO). Avec ce type d’unité, le patient victime d’un accident vasculaire cérébral est assuré d’une prise en charge rapide dans les meilleures conditions, depuis son admission jusqu’au suivi post-hospitalisation. Une excellente nouvelle lorsqu’on sait ce qu’est un AVC. «Causé par l’occlusion ou la rupture d’une artère au niveau du cerveau, cet accident empêche le sang de circuler et provoque la mort des cellules cérébrales. C’est pourquoi il doit être traité le plus rapidement possible pour éviter un maximum de séquelles. Plus vite on débouche l’artère, plus on sauve de tissu cérébral et meilleur sera le pronostic: chaque minute compte dans le traitement d’un AVC», rappelle Noémie Ligot, directrice de la Clinique de Neurologie Vasculaire à l’Hôpital Erasme. 

L’expertise d’Erasme s’appuie ici sur 3 neurologues vasculaires et 5 neuroradiologues interventionnels qui permettent à l’hôpital d’offrir tous les traitements possibles en matière d’AVC et de prendre en charge les patients référés des centres S1. L’ESO distingue en effet 2 types de certification: Stroke Unit (soit S1 en Belgique) et Stroke Center (S2), offrant tous les traitements disponibles, de la dissolution du caillot (thrombolyse) à la thrombectomie (extraction du caillot avec un cathéter) et aux gestes neurochirurgicaux. Ajoutons que le patient est suivi par une équipe multidisciplinaire spécialisée en gestion des AVC et formée de médecins, neurologues, radiologues, chirurgiens spécialisés ainsi que de kinésithérapeutes, infirmiers, logopèdes, ergothérapeutes, diététiciens, neuropsychologues et psychologues. 

Erasme est actuellement le seul centre belge S2 à avoir décroché le certificat européen. «Cette certification a été l’occasion de présenter nos procédures, d’en vérifier l’adéquation, de confronter les indicateurs d’activité et de qualité aux normes européennes en vigueur ainsi que la possibilité d’amélioration continue et d’auto-évaluation constante», précise Noémie Ligot.

https://www.erasme.ulb.ac.be et https://eso-stroke.org

03

Nouvel arrivant chinois à Liège

Le choix ne fut pas facile. L’entreprise hésitait entre la France, l’Allemagne, la Suisse et les Pays-Bas. Finalement, c’est à Liège que le chinois Shengsheng Supply Chain Management, spécialiste de la logistique des études cliniques, établira son premier siège européen. Créé en 2008 dans le but d’acheminer, dans les meilleures conditions, les prélèvements des contrôles anti-dopage des athlètes lors des Jeux Olympiques de Pékin, Shengsheng, avec aujourd’hui 70% du marché chinois, est devenu l’interlocuteur incontournable pour les sociétés envisageant de réaliser des essais cliniques en Chine et vice-versa.

Après Cainiao et Alibaba, l’arrivée de Shengsheng Supply Chain Management confirme le bienfondé des outils de la plateforme logistique liégeoise ainsi que ses bonnes relations avec les acteurs économiques chinois. Elle confirme également la place et le rôle de la Wallonie parmi les acteurs internationaux du secteur des biotechnologies.

http://ashsh.cn

04

Dilemme: plastique ou pas plastique ?

Faire et bien faire n’est pas toujours facile. Ainsi en est-il de l’interdiction des plastiques qui risque de miner l’économie circulaire. Tout part de la directive SUP (Single Use Plastics) de l’Union européenne, qui entend limiter l’impact de certaines matières plastiques et éviter que celles-ci ne finissent dans les océans. Si l’objectif est soutenu par les industriels, sa portée n’en est pas moins symbolique, sachant que l’Europe n’est responsable que de de 2% des déchets plastiques en mer. De plus, soulignent les acteurs, il existe un risque que les plastiques recyclables à 100% se voient interdits, tout comme ceux fabriqués au départ de plastiques recyclés, ce qui irait franchement à l’encontre des principes de l’économie circulaire basée sur la réutilisation et le recyclage des matériaux.

«La directive européenne part d’une bonne intention mais son processus législatif extrêmement rapide risque de la rendre difficile à interpréter. Et en raison d’un manque de définitions claires sur les matériaux visés, elle pourrait conduire à une interdiction arbitraire des plastiques. Enfin, les États membres ou les régions risquent d’introduire des mesures différentes, rendant ainsi difficile la mise en place d’une économie circulaire en Europe», explique Saskia Walraedt, directrice d’essenscia PolyMatters

Les États membres ayant maintenant 2 ans pour transposer la directive, essenscia PolyMatters aimerait que la Belgique aborde ce point de façon harmonisée afin d’éviter la création de barrières commerciales internes entre régions et demande qu’aucun matériel d’emballage utile et à haute valeur ajoutée ne soit interdit chez nous. Pour étayer ce souhait, la fédération rappelle que les emballages en plastique offrent maints avantages en garantissant notamment une meilleure conservation des aliments, pouvant aller jusqu’à 4 semaines pour la viande, ainsi qu’un stockage optimal des boissons pendant 2 ans. Pour essenscia PolyMatters, une diminution de l’utilisation d’emballages plastiques entrainerait plus de gaspillage et moins de sécurité alimentaire. Et de conclure en signalant que les plastiques aident aussi à réduire les émissions de CO2 dans toutes sortes d’applications et économisent également carburant, énergie et eau.

https://www.essenscia.be

05

Et maintenant l’hydrogène

Poursuivant son plan de diversification annoncé en octobre dernier, John Cockerill (ex-CMI), après un engagement dans le stockage d’énergie, se déploie maintenant dans l’hydrogène par la création, en partenariat avec le chinois Suzhou Jingli Hydrogen Production Equipment Co. Ltd, de la société Cockerill Jingli Hydrogen. Une belle initiative lorsqu’on sait qu’à peine sortie des fonts baptismaux, Cockerill Jingli Hydrogen a été retenue pour participer au développement du plus gros électrolyseur au monde, capable d’alimenter en hydrogène la flotte des 85 bus qui circuleront dans le village olympique des jeux d’hiver de Pékin en 2022. Dans la foulée de ce succès, John Cockerill se positionne sur le projet mobilité à l’hydrogène vert de l’aéroport de Liège.

Pour Jean-Luc Maurange, CEO de John Cockerill, «Ces succès dans l’hydrogène sont en ligne avec les orientations stratégiques fixées par l’entreprise et ils illustrent parfaitement la capacité de John Cockerill à innover et à se diversifier dans de nouveaux marchés porteurs». Qui ajoute que «Toutes ces acquisitions, développements technologiques et commerciaux nécessitent de forts investissements qui ne sont possibles que grâce aux moyens dégagés par nos activités traditionnelles». Présente dans 23 pays, John Cockerill, dont les origines remontent à 1817, est active dans les secteurs de l’énergie, de la défense, de l’industrie, de l’environnement et des services. 

https://john-cockerill.com

06

La compta se modernise

Le wallon Horus, créé en 2016 à Liège, va résolument de l’avant. Après de premiers succès sur ses terres et à Bruxelles, c’est maintenant en Flandre qu’il lance son premier logiciel comptable doté de l’intelligence artificielle. Ses développements logiciels transcendent ceux des années 90 pour repenser entièrement la comptabilité informatisée.

«Grâce à l’intelligence artificielle, Horus Office est le premier logiciel comptable sur le marché belge à permettre aux fiduciaires et aux gestionnaires d’entreprise d’accéder instantanément à l’analyse détaillée de leur situation comptable», explique Philippe Tailleur, CEO d’Horus. Et de préciser: «Aujourd’hui, tous les logiciels comptables existants se basent sur les technologies des années 90. Mais, il est impossible de répondre aux demandes des fiduciaires et de leurs clients avec des outils conçus sur ces anciennes technologies. Pour être en adéquation avec l’évolution des professionnels du chiffre, il fallait transcender tout ce qui avait été proposé depuis cette époque. Il fallait repartir de zéro».

Dans la routine, Horus Office permet aux comptables de gagner du temps, de profiter de conseils et de facilités de rapport. Les documents digitalisés sont importés dans la base d’informations collaborative. Via l’intelligence artificielle, le système Horus pré-encode automatiquement et instantanément les documents digitalisés et prévient, grâce à un code couleur, des écritures à vérifier, corriger ou compléter. Notons encore que l’encodage est continu et simplifié, que les opérations diverses imposées par les règles comptables sont générées automatiquement et que le volet trésorerie est traité immédiatement et automatiquement par l’intelligence artificielle. L’offre est complétée par une application mobile et une messagerie. Bref, un produit qui colle aux réalités de la comptabilité actuelle et qui devrait permettre à l’entreprise liégeoise de rencontrer son objectif, à savoir: vendre en Belgique quelque 170 000 licences dans les 5 années à venir. 

https://horussoftware.be


COUP D’CRAYON

    VINCE • vincent_dubois@me.com

Plus haut, on vous parlait justement des plastiques et des politiques visant à les supprimer. La pollution des océans étant critique dans certaines parties du monde. Un chercheur en herbe de 18 ans, Fionn Ferreira, vient de remporter une bourse de 45 000 euros lors de la Google Science Fair, pour l’invention d’un aimant capable de capturer les microplastiques présents dans l’eau. Pour ce faire, il utilise des ferrofluides, une sorte de liquide magnétique, grâce auxquels 85% des microplastiques ont pu être retirés de l’eau. Sa bourse lui permettra de mener ses recherches à plus grande échelle. Intéressant lorsqu’on sait que l’homme ingère 5g de microplastique par semaine à son insu !  


07

Avancées dans l’origine des maladies rares

Grâce aux travaux de l’équipe du Professeur Tom Lenaerts de l’ULB-VUB Interuniversity Institute of Bioinformatics in Brussels (IB²), le corps médical peut espérer être moins désarmé face aux maladies rares. En effet, ce team annonce avoir développé un algorithme d’intelligence artificielle permettant d’identifier, au départ d’une analyse informatique, les causes génétiques potentielles de maladies rares. «80% des maladies rares sont génétiques, mais prédire que tel variant dans le génome d’un patient est la cause d’une maladie reste une tâche complexe pour les médecins, surtout lorsqu’il s’agit d’une combinaison de variants dans des gènes différents», explique Tom Lenaerts. D’où l’intérêt de son algorithme VarCoPP (Variant Combination Pathogenicity Predictor) grâce auquel il est possible de tester, en une fois, les combinaisons de nombreux variants dans les paires de gènes et de prédire leur pathogénicité potentielle, ouvrant ainsi une nouvelle voie dans le diagnostic des maladies génétiques. Pour aider les cliniciens dans leurs diagnostics, cet algorithme est également disponible en ligne sous le nom ORVAL.

Toujours dans le registre de la santé, Jonathan Goole, chercheur au Laboratoire de Pharmacie galénique et Biopharmacie et chargé de cours à la Faculté de Pharmacie de l’Université libre de Bruxelles (ULB), a conçu et breveté un procédé de fabrication de médicaments par impression 3D. Son idée est de produire, grâce à cette technique, des médicaments avec un dosage spécifique et d’ouvrir ainsi l’accès au traitement personnalisé des patients tout en diminuant les risques inhérents à l’adaptation des doses des médicaments actuels. Cette approche permettra aussi de changer les propriétés du médicament, par exemple en choisissant l’excipient qui enrobera le composé actif, et favoriser ainsi une absorption rapide ou plus lente.

https://ibsquare.be
https:// pharmacie.ulb.be

08

Vers les batteries du futur

Produire de l’électricité verte, c’est bien, mais la stocker, c’est mieux. Par nature, énergie éolienne et photovoltaïque sont des sources intermittentes avec des pics de production qui ne sont pas nécessairement en adéquation avec les besoins du moment. En matière de stockage et malgré des risques d’inflammation dus à la présence de l’électrolyte, la technologie ion-lithium est jusqu’à présent la plus performante. Si l’idée de remplacer l’électrolyte liquide et inflammable par un solide saute aux yeux, sa mise en application, en revanche, est loin d’être évidente, notamment parce que les ions-lithium dans les solides sont moins mobiles que dans les liquides, ce qui handicape l’efficacité de la batterie en terme de vitesse de charge et décharge.

Alors que l’industrie planche depuis des années pour trouver la solution de stockage énergétique idéale, une équipe de scientifiques de l’UCLouvain a découvert un nouveau matériau ultra performant et sûr, le LTPS, capable d’augmenter la vitesse de charge et décharge d’une batterie, à une rapidité encore jamais observée jusqu’à présent. Plus exactement, il a été observé, dans ce matériau, le plus grand coefficient de diffusion du lithium (mesure directe de mobilité) jamais constaté dans un solide et très largement supérieur aux autres matériaux connus. «Cette mobilité du lithium résulte de la structure cristalline unique du matériau et la compréhension de ce mécanisme débouche sur de nouvelles perspectives dans le domaine de solides conducteurs de lithium et, au-delà du LTPS, ouvre la voie à la recherche d’autres matériaux ayant des mécanismes de diffusion similaires», précise l’UCLouvain.

Ce bond en avant dans la compréhension des matériaux à haute mobilité de lithium permet d’envisager les batteries de demain, offrant une alternative plus sûre que celles d’aujourd’hui. Du smartphone aux voitures électriques, le LTPS pourrait se retrouver ainsi dans de nombreux outils technologiques de notre quotidien. Menés par l’UCLouvain, en collaboration avec l’Université de Marburg, l’Université technique de Münich et l’Université de Graz, ces travaux étaient aussi financés par Toyota.

https://uclouvain.be
https://www.uni-marburg.de
https://www.tum.de
https://www.uni-graz.at et https://global.toyota

09

IBA en Corée du Sud

Les bonnes nouvelles se suivent chez IBA, qui annonce avoir vendu un Cyclone® 70 à l’Institute for Basic Science (IBS) de Daejeon (Corée du Sud), pour un montant estimé entre 13 et 16 millions de dollars. Fondé en 2011, l’IBS promeut la recherche de pointe en vue d’augmenter la capacité sud-coréenne en sciences fondamentales et générer de nouvelles opportunités pour le pays. Sur le terrain, l’IBS s’implique dans les projets à long terme, mobilisant de nombreux groupes de chercheurs. En juin de cette année, il a d’ailleurs lancé 30 centres de recherche. «Nous avons retenu IBA pour sa technologie à la pointe de l’Art et son savoir-faire unique dans le développement de cyclotron 70 MeV à haute énergie. Le Cyclone® 70 sera un des éléments clés de notre installation RAON», note Young Kwan Kwon, directeur adjoint du projet scientifique sur les isotopes rares chez IBS. RAON, pour Rare isotope Accelerator complex for ON-line experiment, est un centre de recherche scientifique fondamentale bâti autour d’un accélérateur d’ions lourds et qui, une fois terminé, sera une clé de voûte de l’International Science and Business Belt coréen (ISBB). Cette unité produira et étudiera de nouveaux isotopes rares. Pour rappel, les isotopes sont des atomes qui possèdent le même nombre d’électrons – et donc de protons, pour rester neutre -, mais un nombre différent de neutrons. Il existe des isotopes naturels et d’autres créés artificiellement. Les isotopes d’un même élément ont des propriétés chimiques identiques mais des propriétés physiques différentes (stables ou radioactifs notamment). Un domaine passionnant comme le rappelle l’IBS en soulignant que si, à ce jour, nous avons découvert approximativement 3 000 isotopes, il en resterait encore quelque 7 000 à découvrir, soit un potentiel illimité pour la science des isotopes rares. Grâce à RAON, de nouveaux débouchés de recherches s’ouvriront dans des domaines comme l’étude de l’origine des éléments, la découverte d’isotopes rares, l’étude de leur structure ainsi que la recherche appliquée dans les matériaux et les sciences biomédicales.

On comprend donc la satisfaction du wallon IBA à propos de cette commande particulière. En effet, les protons accélérés par le Cyclone® 70 seront utilisés pour produire des ions lourds qui seront eux-mêmes accélérés afin d’étudier de nouveaux isotopes rares. 

https://iba-worldwide.com
https://www.ibs.re.kr


LE CHIFFRE

14,3 millions 

Tel est le montant en dollars de la subvention que la Fondation Bill & Melinda Gates a octroyé à l’entreprise wallonne Univercells et à son partenaire Batavia Biosciences pour livrer des vaccins abordables contre la rougeole et la rubéole dans les pays en voie de développement via leur plateforme de production NevoLine™. Pour rappel, le bienfondé des travaux d’Univercells avait déjà incité la Fondation à lui octroyer, en 2016, une subvention de 12 millions de dollars.

Très honoré par cette nouvelle subvention, Hughes Bultot, CEO d’Univercells, souhaite que son entreprise puisse fournir un portefeuille de vaccins viraux contre la poliomyélite, la rougeole, la rubéole et autres contribuant à sauver des vies. Pour José Castillo, CTO, «Si ce second projet avec la Fondation confirme la confiance mise en la technologie révolutionnaire d’Univercells, il permet aussi de démontrer le potentiel de la plateforme NevoLine™ pour changer la donne en matière de santé mondiale».

Alors que les technologies actuelles de production des vaccins requièrent des coûts élevés, l’ambition d’Univercells est d’apporter une alternative au marché en concevant des unités de production simplifiées basées sur des technologies de fabrication intensifiées et automatisées.

http://www.univercells.com
https://bataviabiosciences.com et https://www.gatesfoundation.org

Share This