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Thibault GRANDJEAN • grandjean.thibault@gmail.com

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Un vrai dictionnaire bilingue Français-Langue des signes

«Un premier pas concret vers une société digitale plus inclusive.». C’est en ces termes que les professeurs Anthony Cleve et Laurence Meurant de l’UNamur présentent le nouveau dictionnaire bilingue français – langue des signes de Belgique Francophone (LSFB). Fruit d’une collaboration pluridisciplinaire entre les informaticiens et les linguistes de leurs 2 instituts, le NaDI et le NaLTT, et financé par le Fonds Baillet-Latour, ce dictionnaire est une première mondiale, et ce à plus d’un titre.

En tapant un mot dans la barre de recherche, le dictionnaire fournit non seulement une vidéo du ou des signes correspondants, mais également plusieurs exemples de phrases le replaçant dans un contexte. Mais il y a mieux: la plateforme est équipée d’un logiciel de reconnaissance faciale qui permet de signer devant la caméra de son ordinateur pour en obtenir la traduction en quelques secondes. Pour réaliser cette prouesse, les informaticiens se sont appuyés sur un gigantesque corpus de conversations en langue des signes, patiemment filmées, annotées et analysées depuis 20 ans par la Pr Meurant et son équipe au sein du LSFB-Lab. Pour chaque vidéo, les chercheurs ont extrait une sorte de squelette simplifié et articulé, reprenant la posture, les bras, les mains et l’expression du visage de l’interlocuteur afin d’entrainer une intelligence artificielle (IA) à la reconnaissance des signes.

Ce dictionnaire n’aurait, en effet, pas pu voir le jour sans le développement important, depuis plusieurs années, de ces nouvelles IA dans lesquelles l’UNamur possède une grande expertise. Reste que les données nécessaires à son élaboration représentaient tout de même un certain challenge pour les informaticiens. «Le défi technique était triple, résume Jérôme Fink, doctorant en informatique ayant participé au projet. D’une part le format des données, car même avec du matériel moderne, les vidéos restent très lourdes à traiter. Leur nature ensuite, car il s’agissait d’analyser des vidéos de conversations car, contrairement à des signes pris isolément, les mots sont liés entre eux et les coupures moins nettes. Enfin, leur variabilité, puisque ces vidéos regroupent plus de 100 signeurs, avec chacun son accent, ce qui augmente la difficulté de traitement.»

Au total, 4 ans ont été nécessaires pour réaliser ce dictionnaire accessible à tous, qui comprend plus de 88 h de vidéos, dont 36 sont annotées, ce qui représente près de 4 600 signes et 18 872 phrases. Il sera non seulement utile aux 4 000 locuteurs de la LSFB, mais également à tous les interprètes et surtout aux professeurs qui travaillent avec des enfants sourds. Plutôt que de faire appel à leur enseignant pour la traduction d’un mot, les étudiants peuvent désormais faire des recherches en autonomie sur Internet afin de s’approprier les mots plus efficacement. Car il s’agit d’une des grandes forces de ce dictionnaire: en proposant à la fois plusieurs définitions et contextes, il permet à l’étudiant de mieux saisir les nuances en choisissant le terme qui lui convient le mieux.

«Ce projet est un support très important pour le développement de la linguistique, et il permet de donner un grand coup d’accélérateur à l’étude de la langue des signes et au développement d’outils d’assistance automatique à la traduction», estime Laurence Meurant. À l’avenir, les chercheurs projettent de continuer à améliorer le système de détection des signes de l’utilisateur et de continuer à enrichir le corpus. Un développement à l’international est même prévu, avec des tests en cours sur le couple néerlandais – langue des signes des Pays-Bas, grâce à une collaboration avec le Pr Onno Crasborn de l’Université Radboud de Nimègue.

https://dico.corpus-lsfb.be/

02

SERR’URE, la serre urbaine basse énergie

Le 20 décembre dernier, le Centre de Recherches en Agriculture urbaine (C-RAU) de Gembloux Agro-Biotech inaugurait le projet SERR’URE, une serre urbaine basse énergie implantée sur le toit du bâtiment du Centre de recherche TERRA. En plus d’abriter une série d’expérimentations sur l’agriculture urbaine, comme l’aquaponie et l’hydroponie, elle doit permettre de démontrer sa valeur ajoutée au sein de l’environnement urbain. En effet, cette serre de toit de 198 m2 de nouvelle génération est capable de récupérer activement la chaleur produite et non consommée par le bâtiment (qui peut perdre jusqu’à 30% de son énergie par le toit), tout en produisant de l’électricité, grâce à des panneaux photovoltaïques ne perturbant pas la croissance des plantes. Enfin, en produisant fruits et légumes localement, elle contribue à diminuer les émissions de CO2.

Après les fermes urbaines de Saint-Denis en région parisienne et Fresh, installée sur le toit d’un restaurant à Bettembourg au Luxembourg, SERR’URE est la troisième des 4 installations pilotes du projet Interreg GROOF (Greenhouse to Reduce CO2 on RooFs). Pour l’instant, SERR’URE se «situe sur le podium, à la 2e place des serres moins polluantes sur une échelle de 4. Et ce, sans être encore couplée aux énergies perdues de TERRA», explique le Pr Haïssam Jijakli, coordinateur du C-RAU. Qui projette également d’atteindre la première place en rendant la serre neutre en émission de gaz à effet de serre une fois l’installation finalisée.

GROOF, doté d’un budget de 5,9 millions d’euros, ambitionne de réduire les émissions de gaz à effet de serre en rendant la conception de serres de toits accessible à tous. En étudiant toutes les facettes de ce type d’architecture, il permettra d’établir un guide des bonnes pratiques à adopter lorsqu’on souhaite mettre en œuvre un projet similaire en Europe, tant dans l’aspect administratif (règles d’urbanisme, etc.) que technique (énergie, norme de construction, etc.). La dernière des serres sera installée sur le toit d’une ancienne maternité à Bürstadt, en Allemagne, afin notamment de démontrer la faisabilité de l’horticulture en milieu urbain. La fin du projet est prévue en 2023.

https://www.gembloux.ulg.ac.be/agriculture-urbaine/

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AXA finance la chasse au plastique à l’UMons

Le Fonds Axa pour la recherche a choisi de soutenir les travaux du Pr Olivier Coulembier, Maître de recherche FNRS à l’UMons. La subvention d’1 million d’euros, répartie sur 5 ans, financera son projet «recyclage des déchets plastiques par valorisation du CO2» centré sur ces 2 déchets emblématiques de notre époque, afin de créer de nouveaux matériaux fonctionnels aux propriétés supérieures.

C’est un euphémisme de dire que nous avons un problème de plastique. Selon l’OCDE, la montagne mondiale d’ordures culmine à 353 millions de tonnes en 2019, dont 22 millions sont rejetés dans l’environnement. Leur recyclage, largement présenté comme la solution à tous les maux, ne représente en Europe qu’un tiers des déchets produits. Pis, d’après le Pr Coulembier, «le recyclage mécanique conduit indubitablement à la production de matériaux aux propriétés inférieures à celles des matériaux initiaux, limitant fortement toute incitation économique.»
Le chercheur propose donc non pas de les recycler, mais de les valoriser. Il a ainsi choisi de se concentrer sur les polyolifènes, la classe la plus courante qui comprend notamment le polyéthylène et le polypropylène. En les associant au dioxyde de carbone, le chercheur ambitionne de produire de nouveaux polymères exploitables à grande échelle par l’industrie.

Le projet s’appuiera sur 2 pôles complémentaires. Le premier, en recherche fondamentale, se focalisera sur la synthèse de nouveaux catalyseurs organiques capables d’optimiser les réactions chimiques nécessaires, capables de transformer les plastiques en nouveau matériaux. L’autre partie du projet se concentrera quant à elle sur des molécules sélectionnées pour leur capacité à séquestrer et réutiliser le dioxyde de carbone. Ces 2 pôles seront alors intégrés à la conception d’une installation industrielle réaliste, afin de prouver la viabilité de la démarche et ainsi faire la démonstration d’un réel impact social.

https://web.umons.ac.be/materiaux/fr/

04

La diffusion scientifique à l’honneur à l’ULB

Pour la seconde année consécutive, l’ULB a distingué les chercheur.euse.s qui se sont illustré.es grâce à leurs outils de vulgarisation scientifique: 17 femmes et 7 hommes figurent ainsi au palmarès.

La catégorie «Édition digitale ou papier» a ainsi vu récompensés 2 ouvrages. Le premier est la bande dessinée De Salamanque à Guantanamo: une histoire du droit international, parue chez Futuropolis, et écrite par Olivier Corten et Pierre Klein. Illustrée par Gérard Bedoret, elle donne vie au droit international en le replaçant au cœur de notre histoire. Le second est un livre intitulé Patrimoine Mondial en péril (Éditions Passé Composé), sous la plume de Peter Eeckhout. Ce spécialiste de l’Amérique précolombienne entraîne le lecteur d’Ankgor Wat à Palmyre en passant par Carthage pour l’avertir des dangers qui menacent nos sites historiques: pillage et destructions, mais aussi pression urbaine, tourisme de masse et pollution…

Dans la catégorie «Multimédia», pas moins de 4 projets aux formes diverses ont été récompensés. Ainsi, Caroline Close a été distinguée pour les podcasts Contes revisités qui reprennent les contes traditionnels en déconstruisant les stéréotypes sexistes. Blanche-Neige devient ainsi la patronne d’une compagnie minière, quand la méchante reine lutte contre l’injonction faite aux femmes de rester éternellement jeune… Chiara Giordano, elle, a été choisie pour son documentaire Auprès d’elle, qui suit 3 femmes migrantes irrégulières dans leur travail au quotidien: le secteur du soin aux personnes âgées à Bruxelles. Un film intime, qui montre les enjeux sociaux et politiques autour de l’invisibilité de ces 2 populations. Ont également été primés 2 podcasts réalisés par Marie Fierens et Ornella Rovetta. Juger un génocide, la justice en héritage retrace les heures des procès instruits au Tribunal Pénal International pour le Rwanda, où pour la première fois des individus ont été condamnés pour génocide. Radio Phénix: les journalistes burundais face à la crise traite, lui, des journalistes burundais qui, contraints à l’exil, réinventent leur manière de travailler. Enfin, cette catégorie a également récompensé le collectif de jeunes pédiatres derrière la plateforme interactive Covid for Kids. Sous un format qui n’est pas sans rappeler C’est pas sorcier et Les P’tits Bateaux, les médecins décryptent, pour les enfants, tout ce qu’il faut savoir sur ce satané virus.

Place à la catégorie «Sur scène» ! Chloé Deligne, Ananda Kohlbrenner et Sophie Richelle sont ainsi récompensées pour l’exposition Oh ! Ça ne coule pas de source, qui s’est intéressée à tout ce qu’on ne voit pas en ouvrant le robinet: des découvertes scientifiques nécessaires à l’eau courante, aux différents spécialistes qui s’en occupent, sans oublier le réchauffement climatique. Karine Van Doninckx a elle été primée pour l’exposition art-sciences Manned flight – rotifers in action. En 2013, la chercheuse a montré que ces minuscules créatures (voir photo) évoluent et se reproduisent depuis des millions d’années… Sans mâles ! Voilà qui valait bien une exposition ! Toujours dans le domaine du vivant, Jean-Christophe de Biseau a été choisi pour Evolution, l’exposition qui embarque les spectateurs à bord du Beagle de Charles Darwin pour décrypter les mécanismes de l’évolution. Enfin, cette catégorie a également retenu la pièce de théâtre La Pizza Économie de Marek Hudon. Ce spectacle à destination des plus jeunes a pour but de les sensibiliser à une économie responsable.

L’ULB a également distingué Aude Merlin et Coline Maestracci dans la catégorie «Expert.es presse», pour leurs interventions dans les médias à propos de la guerre en Ukraine. Le Prix spécial du jury a été remis à Pasquale Nardone, pour son engagement continu en diffusion scientifique via ses chroniques matinales sur la RTBF, tandis que le prix spécial doctorant.e a été décerné à Sarah Waulthy pour sa chaîne Youtube Journal d’une mission en Antarctique, où elle décrit son quotidien lors de son séjour sur le 6e continent.

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L’IA s’invite en faculté de Médecine

Depuis septembre et pour les 5 prochaines années universitaires, l’UMons s’est dotée d’une nouvelle chaire dédiée à l’Intelligence artificielle. Intitulée «IA et Médecine Digitale», et financée par le groupe de presse médicale RMN, elle est une première en Belgique. Elle s’adresse en premier lieu aux étudiants de médecine de troisième année, auxquels elle propose un cours d’une trentaine d’heures afin de se familiariser avec des outils comme l’apprentissage automatique, ou les systèmes de reconnaissance d’image dans le domaine de la santé. Tout ceci dans le but d’affiner leur esprit critique vis-à-vis de ces technologies et de les intégrer au mieux dans leur future pratique. Des compétences fort utiles alors que les IA sont de plus en plus utilisées en médecine, comme dans l’analyse de radiographie, ou en radiothérapie pour mieux cibler les tumeurs. Cinq modules de cours en ligne et dispensés par différents expert.e.s du monde de la santé en Belgique viendront compléter cette formation.

De plus, cette chaire soutient également un nouveau certificat Inter-université ULB/UMons sur le thème de l’IA, à destination de tous les professionnels de santé qui souhaitent se former aux bases du numérique. Cette formation continue se tient à l’hôpital Marie Curie de Charleroi et sera donnée aussi bien par des ingénieurs que des médecins, des avocats ou encore des chefs d’entreprise. Car le programme est très large ! Au menu, on retrouve les questions de l’exploitation des données médicales, de l’IA diagnostique dans l’imagerie médicale et en psychiatrie, mais également des modules autour de la gestion de l’organisation hospitalière ou encore des questions déontologiques posées par ces nouvelles pratiques. Signe de l’appétit des professionnels du secteur sur ces questions, cette formation était complète dès son lancement !

https://www.ulb.be/fr/programme/fc-797#presentation

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COUP D’CRAYON

«Soudain, de la jungle monta un grondement. Le T-Rex approchait…» Eh non ! Le bruit du Tyrannosaurus Rex avait sans doute peu à voir avec celui de Jurassic Park. Longtemps, les paléontologues ont cru que les dinosaures émettaient des sons comme les oiseaux, grâce à un organe cartilagineux, le syrinx. Le cartilage ne se fossilisant pas, son absence n’était pas problématique. Mais lorsque la paléontologue Julia Clarke en a finalement trouvé un fossile, il a fallu repenser la question. Résultat, le T-Rex produisait des sons gueule fermée, grâce à un larynx. Autrement, dit, il roucoulait. Comme un (très gros) pigeon. Compte tenu de la taille de l’animal, il s’agissait sans doute d’un son de très basse fréquence. Si basse, que vous ne l’auriez pas entendu. Mais vous l’auriez senti…

07

Du Plutonium made in Belgium

Peut-être vous souvenez-vous de cette scène dans Seul sur Mars où Matt Damon, qui incarne l’astronaute coincé sur la Planète Rouge, cherche une source de chaleur pour son Rover ? Il trouve la solution en déterrant un Générateur Thermoélectrique à Radionucléide (GTR), enfoui par la précédente mission d’exploration. Eh bien, ces générateurs sont tout sauf de la science-fiction ! Ils sont utilisés pour la production d’électricité au cours de missions spatiales au-delà de l’orbite terrestre basse, où les panneaux solaires deviennent inefficaces. Ils ont par exemple équipé des sondes Pioneer, Voyager ou encore Cassini.

Le générateur est basé sur le Plutonium 238 (238Pu), un isotope radioactif qui, en se désintégrant, produit de la chaleur, entraînant à son tour un générateur électrique. Le plutonium présente l’avantage d’être dense et d’avoir une demi-vie de 87,7 ans, ce qui porte sa puissance initiale à près de 400 Watts par kilogramme de matière. Et surtout, il émet exclusivement des rayonnements alpha, qui peuvent être facilement convertis en électricité (et n’ayant qu’une très faible portée, ils ne risquent pas d’abîmer votre ADN).

Mais pourquoi cet intérêt soudain pour une technologie vieille de plus de 50 ans ? La réponse se trouve du côté du nouveau projet PULSAR, un consortium financé en partie par la Commission européenne et mené par Tractebel, une entreprise bruxelloise du groupe Engie spécialisée dans l’ingénierie nucléaire, qui cherche à développer de nouveaux GTR plus efficaces. En effet, le poids est une donnée importante à prendre en compte lorsqu’on lance une fusée, et ces générateurs nécessitent une masse conséquente de radioélément pour fonctionner. PULSAR vise ainsi à augmenter l’efficacité de ces dispositifs, afin de diminuer d’autant le plutonium nécessaire.

Mais une autre raison pousse l’Europe à investir à nouveau dans cette technologie.  Depuis quelques années, il n’a en effet échappé à personne qu’une nouvelle course à l’espace est engagée entre les différentes puissances du globe, avec la Lune et Mars comme objectifs. Les GTR seraient donc une façon commode de fournir de l’électricité à une éventuelle future base lunaire, où les nuits durent jusqu’à 2 semaines. Or, aucun pays de l’Union européenne ne produit de Plutonium 238, et l’essentiel du stock mondial provient de Russie. Une dépendance dont l’UE cherche à s’affranchir dans le contexte actuel.

Vue de l’assemblage de la sonde New Horizons en 2005 intégrant ici un modèle grandeur nature du GTR, remplacé par le vrai générateur peu avant le lancement du 19 janvier 2006.

Une des phases du projet consiste donc à estimer la faisabilité de la production de cet élément dans les frontières de l’UE. Pour cela, le Belgian Reactor 2 (BR2) du Centre de Recherche Nucléaire belge SCK CEN était tout indiqué. Ce réacteur produit déjà des radio-isotopes utilisés en médecine nucléaire, comme le molybdène 99. Pour obtenir du 238Pu, le réacteur irradie du Neptunium 237, issu du traitement de combustible nucléaire usé, avec un faisceau de neutrons. Une tâche loin d’être aisée: après en avoir stoppé la production pendant 27 ans, les États-Unis ont annoncé en janvier 2019 réussir à produire annuellement 400 g de 238Pu, et visent une moyenne de 1,5 kg par an à l’horizon 2025.

Outre la Commission Européenne, ce projet est aussi financé par L’Agence Spatiale Européenne (ESA). Le Commissariat à l’Énergie Atomique français, ArianeGroup et Airbus Defence and Space, notamment, se sont également joints au projet, tout comme l’Université de Bourgogne Franche-Comté et la société de conseil spécialiste des projets collaboratifs de R&D technologique européens ARTTIC. Débutées en septembre dernier, les recherches se poursuivront jusqu’en août 2024.

https://www.sckcen.be

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«Elles bougent» recrute en Belgique

C’est une statistique tenace… Malgré de nombreuses politiques incitant les filles et les jeunes femmes à se diriger vers des métiers scientifiques et technologiques, ces filières sont encore largement dominées par les garçons. Une enquête de 2019 menée par 2 chercheurs de l’UCLouvain auprès de jeunes de 12 à 25 ans montre d’ailleurs que le genre est le facteur le plus décisif pour le choix d’orientation vers les métiers techniques. 

Face à ces inégalités, l’association Elles bougent (EB), créée en France en 2005, s’est donnée pour objectif de sensibiliser les filles dès le plus jeune âge (dès la 4e primaire), afin de les attirer vers les filières et carrières scientifiques. En leur faisant rencontrer chercheuses et ingénieures de tous les horizons, l’association souhaite ainsi susciter des vocations en permettant aux adolescentes de s’identifier à des femmes de science, et ainsi prouver que ces métiers ne sont pas que des «trucs de garçons».

Aujourd’hui, l’association, qui compte plus de 5 000 marraines dans toute la France, cherche à étendre ses activités en Belgique. Elle recrute activement des femmes ingénieures, techniciennes ou ayant une formation scientifique et qui souhaitent partager la passion de leur métier. Ces nouvelles marraines seront amenées à aller à la rencontre de jeunes filles, dans les écoles ou les salons d’étudiants. Porté par Maryse Colson, Culture Manager chez Eura Nova, société active dans l’intelligence artificielle, l’architecture informatique, le big data et le développement de logiciels, le réseau belge comprend déjà 25 marraines et 11 entreprises relais dans notre pays.

https://www.ellesbougent.com/regions/belgique/

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LE CHIFFRE

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C’est le nombre d’endroits où des moustiques tigres ont été formellement identifiés en Belgique en 2022. Bien plus élevé que prévu, ce chiffre confirme la lente implantation du parasite dans notre pays. Cette année, la surveillance du moustique s’est effectuée en partie grâce aux citoyens, qui ont pu envoyer leurs photos à la plateforme participative mise en place par Sciensano et l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers au printemps 2022.

Sur les 300 clichés envoyés, 9 ont permis d’identifier formellement Aedes albopictus. Cette science collective  est venue renforcer le dispositif  de surveillance active des points  d’entrée du moustique,  principalement des parkings, et qui a fourni  3 identifications supplémentaires. Ces observations confirment que le parasite rentre en Belgique via des voitures et des camions à partir de pays dans lesquels il est déjà bien établi.  Le moustique tigre est particulièrement agressif, même la journée. Il  est notamment vecteur de plusieurs maladies, telles que la dengue, le  chikungunya et le virus zika, ainsi que divers arbovirus. 

Originaire de l’Asie du Sud-Est, cette espèce généraliste est en expansion mondiale depuis les années 1970. Il est désormais bien implanté dans le pourtour méditerranéen depuis les années 2000, et continue de s’étendre vers le nord, notamment via le transport de marchandises. En 2023, Sciensano poursuit sa campagne de surveillance citoyenne afin de sensibiliser la population à ce phénomène grandissant. L’institut invite tout le monde à repérer ces moustiques et à déposer ses photos sur la plateforme participative (voir ci-dessous) dès le début de la saison des moustiques à partir de mi-avril.

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