Moi,
accro ?
Non ! Enfin, je crois…

Géraldine TRAN – Rédac’chef 

©golubovy – stock.adobe.com

Cinq heures par jour et presque  100 «déverrouillages» en moyenne. Des  ouvertures de session environ toutes les  3 minutes. 255 milliards de téléchargements.  Vous voyez de quoi je parle ? Voilà quelques  chiffres liés à la pratique des utilisateurs du  smartphone dans le monde ! On jette souvent  la pierre à la génération Z, on houspille nos  ados qui ne parviennent pas à regarder un film  d’1h30 ou même manger un repas d’une 1/2 h  sans au moins déverrouiller leur smartphone  compulsivement un nombre incalculable  de fois. Pourtant, aujourd’hui, toutes les  tranches d’âges sont visées par ce phénomène  de dépendance aux nouvelles technologies.  Vérifiez votre compteur de temps d’écran, vous  serez étonné ! Bye bye le cinéma, la télé,  l’ordinateur domestique ou la tablette, le  smartphone est devenu, en quelques  années seulement, le roi incontesté des  écrans. On peut dire que cet outil  est désormais comme une extension de nous-même… Presque 70% de la population  mondiale en possède un. Et 90% des  connexions Internet se font par ce biais. Qu’y  faisons-nous ? Tout ! Mais 80% du temps passé  sur smartphone est consacré aux  réseaux sociaux et applications de  communication. Sans  surprise, TikTok  arrive en tête, suivi  d’Instagram, WhatsappCapCut  (édition vidéo)  et Snapchat. Bref,  c’est une avancée technologique  majeure mais qui peut rapidement  devenir une servitude tant les  fonctionnalités sont nombreuses, 
variées, ludiques, utiles,  incontournables… À tel point qu’un néologisme – la nomophobie – a  dû être inventé pour caractériser  cette phobie pathologique de se  retrouver sans son téléphone, que  fleurissent aux 4 coins de la planète, des offres de stages de  déconnexion, que les cliniques  spécialisées dans les addictions ont  dû créer des protocoles de soins  spécifiques à la cyberdépendance.  Outre les addictions aux substances  (alcool, drogues, tabac,  médicaments) et en dépit du fait  qu’il n’y a pas encore de consensus  sur le sujet, il existe bel et bien de  nombreuses autres addictions: aux  jeux, aux nouvelles technologies, au cybersexe, au shopping, au  sport, au travail… qui comportent  également des risques pour la  santé mentale et physique dans des  cas extrêmes. Peut-on pour autant  parler de drogue ? Sont-elles  considérées par les instances  médicales comme des  pathologies ? Quels sont les  ressorts et mécanismes  psychologiques de ces assuétudes  que l’on qualifie de  «comportementales» ? C’est à  découvrir dans la rubrique «Santé»  de ce numéro. Personnellement, je pense avoir vérifié plus de 5X si j’avais des notifications pendant que je rédigeais cet édito… peut-être plus ! Si vous êtes curieux de  connaître le nombre de fois que vous checkez votre téléphone, il existe l’appli (et oui…) Checky. Attention, vous risquez d’être surpris !
Bonnes lectures… 

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