WALL'INNOVE TOUR

Arrêt sur Cognivia

Jacqueline REMITS • jacqueline.remits@skynet.be

jannoon028/Freepik + photomontage, © Cognivia/Dominique_JORDAN

Il était une fois…

Une petite entreprise qui a pour objectif de défier l’effet placebo. Pourquoi ce défi en particulier ? L’industrie pharmaceutique dépense des millions d’euros chaque année pour tenter de réduire le risque d’échec des essais cliniques. Les protocoles sont élaborés pour que les bonnes données soient collectées, les sites cliniques sont sélectionnés et le personnel est formé pour optimiser l’expérience du patient au cours de l’essai. Mais l’efficacité des études cliniques est souvent mise à mal par des facteurs psychologiques complexes, tels que l’effet placebo ou les variations liées aux sites cliniques. Pourtant, le lien entre la psychologie individuelle et les résultats pour la santé est pourtant bien connu. À lui seul, l’effet placebo entraîne l’échec de plus d’un tiers des études cliniques de phase 3. Il en découle des coûts et des enjeux énormes pour les sociétés pharmaceutiques. Plus grave, certains médicaments efficaces et indispensables aux patients sont abandonnés. Ils n’arriveront jamais sur le marché car leur efficacité n’a pas pu être prouvée. La psychologie des patients, pièce essentielle du puzzle qui aura un impact sur les données, n’a pas été prise en compte dans la compréhension des essais cliniques. Jusqu’à l’arrivée de Cognivia.

Cognivia est la première entreprise à combiner la quantification de la psychologie du patient avec l’intelligence artificielle pour prédire la réponse et le comportement du patient dans les essais cliniques et les soins de santé. «Nos technologies de plateforme brevetées identifient et gèrent les principales sources de variabilité dans les données des essais cliniques, précise le CEO, Dominique Demolle. Elles améliorent considérablement le taux de réussite des essais et réduisent le risque dans le développement des médicaments. Les approches traditionnelles ont conduit à des taux élevés d’échec en phases 2 et 3, résultant de l’incapacité à démontrer l’efficacité thérapeutique. Pour contrer ces échecs, les essais cliniques ont évolué en devenant de plus en plus complexes. Ajouter les connaissances issues de la psychologie des patients à l’analyse des données était nécessaire pour révolutionner les essais cliniques et changer le paradigme. De cette manière, nous plaçons une nouvelle compréhension du patient au centre du développement de médicaments innovants.» L’activité de Cognivia se concentre sur le développement d’outils permettant d’améliorer la caractérisation de la réponse individuelle placebo à certains traitements thérapeutiques dans des domaines pour lesquels cet effet placebo handicape un développement clinique efficace.

Depuis 2014, la société a connu plusieurs augmentations de capital avec des investisseurs privés de renom tel que Jean Stephenne. L’année 2018 a été marquée par l’arrivée de nouveaux actionnaires parmi lesquels Jean-Pierre Delwart, InnovationFund et Sambrinvest.
 
 

CARTE D’IDENTITÉ

CRÉATION : 2013

SIÈGE SOCIAL :
Rue de Granbonpré, 11/9
1435 Mont-Saint-Guibert

SECTEUR D’ACTIVITÉS:
Pharmaceutique

MEMBRES DE L’ÉQUIPE : 20

CONTACT : 071 14 02 00

   info@cognivia.com

   cognivia.com

 
…l’envie d’innover

Depuis 10 ans, Cognivia développe des solutions innovantes pour quantifier les mécanismes du cerveau. «Ces innovations sont possibles grâce à notre approche unique au monde, qui combine des modèles statistiques et de l’intelligence artificielle avec les données individuelles d’un patient, comme, entre autres, la personnalité.»

En 2021, Cognivia a lancé son premier produit, Placebell, qui quantifie la réponse placebo de chaque participant à une étude clinique. L’entreprise a validé l’efficacité de la première technologie capable de prédire l’effet placebo. «Ce premier produit a permis de quantifier l’effet placebo et d’en neutraliser les effets négatifs dans les études cliniques. Il comprend une combinaison de questionnaires, de tests sélectionnés réalisés à l’échelle de chaque patient, des traitements mathématiques des données collectées lors de ces tests, des outils de reporting, des recommandations pratiques utilisables par l’investigateur d’un essai clinique.» Désormais utilisé par de nombreuses firmes pharmaceutiques et biotechnologiques à travers le monde, ce produit à haute valeur ajoutée est très simple d’application. «Chaque patient remplit un questionnaire avant le début de l’étude, dont les données sont analysées, détaille Dominique Demolle. Le résultat est un score par patient, que l’on appelle « pronostic covariate ». Ce score peut être intégré par la société pharmaceutique dans l’analyse de l’étude, exactement de la même manière qu’elle le fait pour toute autre covariable usuellement prise en compte: poids, sexe, âge, données biologiques, etc.»

Depuis lors, un 2e produit est disponible sur le marché. Sa spécificité est de permettre des analyses «post-hoc», c’est-à-dire après obtention des résultats de l’étude. «Ces analyses corrigent les variations liées au site dans lequel les patients se rendent dans le cadre d’une étude clinique multicentrique. En effet, les patients répondent différemment au traitement suivant l’accueil reçu, la confiance générée par le personnel soignant et d’autres variables de type psychologique.» Cognivia collecte de façon très spécifique ces «influences» qui engendrent des variabilités significatives. «À travers la collecte de données des différents sites et pays, cette approche permet de corriger, après obtention des résultats de l’étude, les écarts attribuables aux différences de réponses des patients suivant qu’ils aient été traités sur le site A plutôt que sur le site B.»

L’histoire ne s’arrête pas là. Profitant de cette croissance organique, un 3e produit basé sur la même technologie a été lancé: Compl-Al. Cette approche centrée sur le patient prévoit les risques de non-observance et d’abandon de prise des médicaments et/ou du risque pour un patient de quitter prématurément l’étude clinique avant l’inscription des patients à un essai clinique. «Ce produit permet de mettre en œuvre des stratégies proactives pour améliorer la rétention des patients et augmenter les taux de réussite des essais. L’adaptation de l’engagement en fonction des traits de personnalité individuels transforme la dynamique de recrutement et de gestion des patients et atténue ainsi les défis de la non-observance et des abandons. Ces progrès aboutissent à une qualité de données supérieure, à des informations précises et à des essais rationalisés. Cette solution aisée à mettre en place est applicable quel que soit le domaine thérapeutique et ne nécessite aucune autorisation réglementaire. Ce qui rend la commercialisation très simple.» En innovant sans cesse par de nouvelles approches, Cognivia renforce sa position de partenaire incontournable pour limiter les échecs des traitements thérapeutiques en développement. L’équipe de 20 personnes de très haut niveau scientifique y travaille d’arrache-pied.
 
 

QUI EST DOMINIQUE DEMOLLE, CEO ?

Dominique Demolle occupe la fonction de CEO de Cognivia depuis sa création en 2013. Après son doctorat en biochimie à l’ULB, elle rejoint le groupe de recherche clinique de GD Searle, puis celui d’Eli Lilly. Au sein de ce groupe, elle occupe des postes avec des responsabilités croissantes, notamment à l’unité de recherche clinique Lilly d’Indianapolis aux États-Unis et à la direction opérationnelle européenne, pour finalement devenir Associate Director des Opérations Mondiales de la phase précoce. En 2007, elle cofonde et développe la société de consultance Aepodia, dédiée au soutien des sociétés pharmaceutiques et  biotechnologiques dans la phase précoce de leurs recherches cliniques.