Espace

Quoi de neuf dans l’espace ?

Fleur Olagnier • fleur.olagnier@gmail.com

SpaceX

La première mission du programme lunaire Artemis de la Nasa à peine achevée – avec succès en décembre dernier – tous les regards se tournent vers SpaceX. La compagnie d’Elon Musk a en effet été choisie par l’agence spatiale américaine pour déposer un équipage sur la Lune dès 2025 dans le cadre de la mission Artemis III, avec sa nouvelle fusée Starship. Le lanceur Super Heavy, le plus grand jamais construit, et l’atterrisseur lunaire Starship HLS, sont toutefois toujours en phase de développement… Le premier vol orbital d’essai de la fusée devait avoir lieu en décembre, mais a été reporté «au premier trimestre 2023»

Pourquoi la fusée Starship est-elle unique ?

Avec ses 120 m de haut, Starship est le plus grand lanceur jamais réalisé. Il a pour particularité d’être construit essentiellement à ciel ouvert sur son pas de tir à Boca Chica Village, au sud du Texas, ce qui permet au public de suivre le développement du projet. Le Starship aura la particularité d’être réutilisable et pourrait jouer un rôle central dans les futures missions d’exploration de Mars. À moyen terme, c’est une version spécialement développée pour la Nasa qui doit prendre part à la mission Artemis III: le lanceur Super Heavy doit envoyer dans l’espace l’atterrisseur Starship HLS (Human Landing System). SpaceX a une approche qui tranche avec celles des autres constructeurs de lanceurs. La société d’Elon Musk s’appuie en effet sur une succession de véhicules expérimentaux, susceptibles d’être détruits lors des essais ! Cela revient à un système d’essai-erreur avant de parvenir à mettre au point le lanceur final capable de voler.

Quel est l’objectif de l’atterrisseur lunaire Starship HLS ?

Le vaisseau doit être placé en orbite terrestre basse par le premier étage réutilisable Super Heavy de la fusée Starship. Ainsi en orbite autour de la Terre, le Starship HLS sera ravitaillé plusieurs fois en ergols (carburant) avant son départ pour la Lune. Si et seulement si cette phase se déroule correctement, un équipage composé de 4 astronautes pourra alors être envoyé dans l’espace par la fusée SLS de la Nasa à bord du vaisseau Orion. Une fois en orbite lunaire, celui-ci s’amarrera à l’atterrisseur lunaire Starship HLS, dans lequel 2 des 4 astronautes dont au moins une femme – la première femme sur la Lune – prendront place. À bord de ce véhicule spatial, ils descendront se poser pendant 6 jours et demi près du pôle Sud de notre satellite naturel, avant de redécoller pour se replacer en orbite lunaire. Le retour sur Terre se fera à bord du vaisseau Orion

La mission Artemis III compromise ? 

Le programme Starship a pris du retard. En effet, le tout premier vol d’essai en orbite n’a pas encore eu lieu alors qu’il était prévu dans un premier temps début 2022 ! Ce vol test nécessite le feu vert de l’Agence fédérale de l’aviation (FAA), qui a soumis à SpaceX pas moins de 75 conditions à respecter pour limiter l’impact environnemental. En outre, même si la licence de la FAA est bel est bien obtenue et que le vol test a lieu dans les prochaines semaines, le chemin est encore long avant de prouver que le Starship HLS est capable de se poser sur la Lune… D’autant plus que la Nasa souhaite d’abord effectuer un vol à vide pour qualifier l’atterrisseur lunaire. 

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